Le coin des écrivains en herbe

28 Mars 2014

Concours de nouvelles fantastiques…

frissons garantis !

Les élèves de 4ème 1, dans le cadre des cours de français, devaient rédiger un récit fantastique à partir d’une photographie de leur choix. Leur texte devait obligatoirement commencer par « Je fis ce jour-là une expérience singulière » et finir par « je ne savais trop que penser ». Mme Tanguy a soumis au club lecture 4ème une sélection de 4 de ces nouvelles, anonymées. Voici la nouvelle qui a emporté le plus de suffrages, rédigée par Jocelyn Bluzat. A votre tour de nous donner votre avis en nous postant un commentaire !

Je fis ce jour-là une expérience singulière. En effet, je me posai des questions sur la voiture que j'avais achetée deux mois auparavant et que j'avais réparée avec patience et passion. Etait-elle vivante ? Avais-je rêvé ou bien avait-elle réellement tué des personnes ? Je m'appelle Pierre et j'ai dix-neuf ans. Physiquement, je n'ai pas été gâté par la nature ; je n'ai pas non plus réussi mes études et je travaille depuis peu dans une usine. J'ai toujours été la risée des autres, à l'école et maintenant au travail. Tout commença alors que je décidai d'acheter une voiture. Je marchai dans une casse-auto quand tout à coup je tombai sur une sublime Chevrolet Camaro abîmée par le temps. Je décidai immédiatement de l'acheter et de la réparer. Je la baptisai « Belle ». Une fois retapée, je décidai de la montrer à la plus belle fille du quartier que j'espérais bien impressionner. J'allai la chercher chez elle et l'emmenai en bord de rivière. Il faisait froid et minuit approchait. La fille trouva ma voiture magnifique, mais lorsque je lui révélai son surnom de « Belle », elle se moqua de moi et me traita de ringard. Elle voulut que je la raccompagne. Après l'avoir déposée, je rentrai chez moi me coucher. Pendant la nuit, je me réveillai en sursaut, certain d'avoir entendu le moteur de ma voiture. Je me rendormis malgré tout, pensant être victime d'un cauchemar. Le lendemain, ma voiture était garée là où je l'avais laissée. Sur le chemin du travail, je montai le son de la radio : l'animateur annonçait la mort de la jeune fille avec laquelle j'étais sorti la veille ! Elle aurait aspiré une trop grande quantité de monoxyde de carbone. Je restai sous le choc de cette nouvelle ! Le soir venu, pour oublier cette affaire, je décidai de sortir avec des copains, mais eux aussi se moquèrent de moi au sujet de ma « Belle ». Contrarié, j'abrégeai la soirée et rentrai me coucher. Mais dans la nuit, j'entendis très distinctement le moteur de ma voiture. Je me levai d'un bond et fonçai à la fenêtre : Belle s'éloignait en trombe, les phares allumées, la radio à fond. Je la suivis du regard... Elle prenait la direction du quartier où je m'étais rendu plus tôt dans la soirée avec mes soi-disant amis. Je ne savais que faire, je me sentais totalement impuissant... Je sortis à vélo pour tenter de localiser ma voiture et là … je la découvris au moment où elle fonçait sur un groupe de jeunes... je détournai les yeux... quand je les rouvris Belle avait fait demi-tour et ses phares m'éclairèrent un bref instant... Elle reprit comme si de rien n'était le chemin de la maison. Dans mon lit, je ne parvins pas à trouver le sommeil, incapable de me décider : devais-je prévenir la police ? Me débarrasser de Belle ? Dans la voiture, le lendemain, l'animateur radio confirma mes craintes : les trois jeunes que Belle avait renversés étaient les fameux copains avec lesquels j'étais sorti la veille en début de soirée... J'en étais malade, j'avais le sentiment d'être complice de meurtres... d'être un assassin au travers de Belle... Je ne savais trop que penser.

Jocelyn Bluzat